lundi 9 décembre 2013

Deuxième performance au National Concert Hall !

Mardi dernier 3 décembre, après des semaines de répétition, une générale la veille où nous avions découvert l'orchestre et les solistes puis des raccords l'après-midi même au National Concert Hall, nous étions (presque) fin prêts pour les Vêpres de 1610 de Monteverdi, déterminés face aux délicieux passages en contre-temps à huit voix qui parsèment l'ouvrage d'une heure et demie.

On a sauté trois morceaux, ce qui ramenait l'affaire à 70 minutes.


Les deux sopranos étaient extraordinaires. Pour la performance, l'une était enceinte ET portait des talons de 10 cm, parce que sinon c'est trop facile. Surtout, leurs voix se mariaient magnifiquement, ce qui n'est pas toujours le cas...
J'ai eu une pensée spéciale pour tous mes ex-co-choristes, et particulièrement les éolidiens, en souvenir de ce Rossini où il a fallu tenir debout si longtemps en rendant discrets nos dandinements d'un pied sur l'autre. Même affaire mardi soir, même si on a eu quelques minutes assis pendant les passage purement solo, qui se situaient malheureusement au tout début.

Nous n'avons pas pu assister au concerto pour violoncelle de Carl-Philippe-Emmanuel Bach (comme il est bien écrit sur l'affiche, c'était celui en la majeur, Wq 172, quand j'ai passé trois semaines à écouter par erreur celui en mineur, Wq 170 (voici le lien vers le premier mouvement, les suivants sont juste en-dessous si vous voulez, le troisième est bien enlevé !) Je le recommande, je le trouve encore plus chouette que celui en majeur). 
Nous avons aussi raté les Christmas Carols, par les petits chanteurs de la cathédrale Saint-Patrick dans leurs aubes bleues. Ils participaient aussi aux vêpres, chantant la partie d'alto ou de soprano dans certains passages solo.

La dernière (et première) fois que j'avais chanté au NCH, en juin, nous étions vraiment les faire-valoirs de Brynn Terfel, et notre contribution était assez mineures, placés sur le "choir balcony", derrière la scène, en retrait. Cette fois-ci nous étions sur scène, légèrement surélevés et bien en évidence derrière le petit orchestre baroque et sa contrebasse. Tout de suite tu réalises que tout le monde va te voir et que tu as intérêt à te tenir bien.
Je n'avais rien chanté d'aussi baroque ni d'aussi "gros" comme œuvre, je crois que j'ai réalisé ça en voyant la (petite) taille et la composition de l'orchestre.

Notre chef, John Dexter donc, anglais, a une tête de souris d'un dessin animé Walt Disney, la voix idoine, et un humour - probablement anglais - qui fait plier de rire ma copine de chorale Anna, qui est allemande.
Elle était responsable du plan de table des sièges pour le concert, et a donc pu me placer à côté d'elle, ça m'a fait plaisir comme en CP quand tu réussis à t'asseoir à côté de ta meilleures coupine.
Après j'ai fait plein d'erreurs pendant la générale et j'ai eu peur qu'elle change d'avis :D






Les répétitions n'avaient pas toujours été faciles. Le chef a une technique de déchiffrage que je déteste étonnante qui consiste pas mal en "rendez-vous au point d'orgue". Même si une proportion de la chorale avait déjà chanté l'œuvre il y a six ans, les premières lectures avaient été un peu monstrueuses. Il finissait par nous dire qu'on avait des problèmes de rythme alors que personnellement je n'avais surtout aucune idée de où était la note que je devais prendre.
Sans même parler du fait que les systèmes sur la partition sont parfois organisés en deux chœurs distincts (j'étais en soprano 2, donc la 5e portée du système), parfois en un seul chœur à sept voix lors des passages où tous les ténors chantent à l'unisson. Je dois alors lire la 2e ligne du système.
Au bout d'un moment on a retravaillé (un peu) plus précisément et les choses ont commencé à se mettre en place, mais j'ai toujours un doute sur la viabilité du système. Nous faire apprendre correctement chaque ligne peut paraître plus long mais je continue à penser que c'est plus rentable.

Le jour J par contre tout s'est bien passé, les couplets de l'Ave Maris Stella où personne n'était jamais ensemble ni avec le chef sont miraculeusement tombés correctement lors du concert. On a eu les notes pour les attaques, on a (à peu près) réussi à rester sur le contretemps quand on était sensés y être et sur le temps alors que nos voisins n'y étaient pas. Le chef s'est de plus mis à donner absolument tous les départs à tout le monde (huit voix + huit solistes (dont deux "cantors") plus le choeur d'enfants + l'orchestre évidemment), ce qui me conduit à penser qu'il a été un peu machiavélique pendant les répétitions en nous préparant mine de rien à ne pas avoir de départ. C'était en tout cas une première pour moi, me semble-t-il, d'avoir le chef de chœur qui dirige orchestre et chœur lors du concert. En général il faut à ce moment laisser la place au chef d'orchestre, qui ne connaît parfois pas grand chose à l'affaire chorale, sans parler des chorales amateurs, et pour le coup oublie franchement les départs de nos voix, concentré qu'il est sur son orchestre (pensée pour les ocupiens ;o)). 
Finalement, je dirais que c'était beau et qu'on s'est bien fait plaisir.

Après plusieurs semaines de pression sur tout le monde pour la vente des billets, les 1200 places du concert hall étaient pleines à 95%, toujours utiles d'avoir des petits chanteurs avec soi commentaient une co-choriste. J'ai quand même réussi à faire venir dix personnes, plus ou moins directement, ce qui me paraît être très honorable si on considère que je ne connaissais personne il y a huit mois.

À la Guinness post-concert, on a réalisé qu'on n'avait plus de répétitions jusqu'à janvier (où l'on attaque le Requiem de Fauré, ce sera mon deuxième. J'ai appris qu'ils avaient fait celui de Mozart il y a deux ans, j'en suis morte de jalousie. Puis ressuscitée, je serai bien un jour au bon moment au bon endroit, non mais) et, paniqués à l'idée de n'avoir rien à faire le mardi suivant, avons décider d'instaurer une autre Guinness de remplacement.



L'esprit de Noël souffle très fort sur Dublin, partout des décorations de Noël, dans les boutiques, les centre commerciaux, les rues évidemment, mais mêmes dans les pubs, où l'on peut admirer, whisky à la main et groupe de rock sous les yeux et dans les oreilles, des guirlandes argentées, des étoiles et de charmants angelots dorés à côté de la décoration habituelle, plus "dénudée". True story.
Hier, j'ai croisé une chorale chantant des carols dans une halle/centre commercial/café ; et ce matin une crèche sur le trottoir central de O'Connell Street, l'une des artères principales. Tellement improbable en France que ça m'a fait sursauter.
La moitié des dublinois commence à se promener avec d'affreux - ou très originaux - pulls de Noël. Mon manager en a même acheté un avec guirlande de couleurs clignotante intégrées, pour vous dire ce qui existe.


Vendredi soir avec quelques collègues on a réussi à s'incruster dans la Christmas Party d'une partie des employés du big G., grâce à un trafic efficace des bracelets verts qui constituaient le ticket d'entrée. Dans un centre commercial construit pendant la période Celtic Tiger pré-2008 de l'Irlande, mais finalement resté vide. Plutôt impressionnant.





*C'est le lien vers le premier mouvement, après faut cliquer sur les suivants, le troisième est bien enlevé ;o)