samedi 24 mai 2014

Les p'tits détails (2)

De nouvelles idées pour les p'tits détails qui disent qu'on est en Irlande, ou peut-être pour certains d'entre eux juste dans la culture anglo-saxonne.

(en finissant mon article, je vois que ça manque de photos, je vais voir ce que je peux vous trouver)(Ah, voilà, notre week-end dans la péninsule de Dingle fin février !)
Le Milk Market de Limerick, ville où nous avons fait étape le vendredi soir.
Milk Market où on ne vend pas (que) du lait.
La rivière Shannon, toujours à Limerick.
Le club d'aviron !
 Donner son prénom en premier. J'ai mis quasiment un an à le comprendre ; lors d'une prise de rendez-vous par exemple, même chez le médecin, quand votre interlocuteur vous demande votre nom, il s'attend à ce que vous donniez votre prénom. Ensuite, s'ils en ont besoin, ils demanderont le nom de famille. Sur la première page de mon bel agenda en anglais, il est écrit : Name, Surname. Je suis persuadée qu'en français on aurait : Nom, Prénom. "Name" correspond donc plus à "Prénom" qu'à "Nom (de famille)".
On utilise effectivement bien plus les prénoms dans la conversation, y compris pour s'adresser à des gens qu'on ne connaît même pas. Je le découvre dans mon nouveau boulot où mes collègues s'adressent à des clients potentiels par leur prénom, sans que ça ait cette agressivité qu'on y entend en français. Bon, pour ma part j'ai encore un peu de mal et n'ose pas attaquer par le prénom pour les anciens clients que j'ai au téléphone. Surtout que bon, faudrait que je vous fasse une liste, mais il y en a la moitié, j'ai aucune idée de la prononciation (Deirdre, par exemple, pour lequel j'ai un faible). Mais lorsque je me présente au téléphone, même pour du démarchage, la plupart des gens, même pour me dire non, vont reprendre mon prénom dans leur phrase, ou bien vont répondre "Hello Gabrielle" à ma phrase d'introduction tout faite, ce qui me laisse toujours baba.

Sur notre trajet vers Dingle, arrêt sur une grande plage battue par les vents
(j'utilise des tournures de phrases éculées si je veux).





Encore quelque chose qui m'a pris plus de six mois : à la question "where do you work", mes interlocuteurs anglophones donneront une réponse géographique. Alors que pour moi, "tu travailles où ?" est l'équivalent de "dans quoi/quel secteur d'activité ?" Lors de ma visite de l'appartement où j'habite, j'ai posé la question à mon dorénavant colocataire Eoin, qui a répondu "in Swords". J'ai cru qu'il fabriquait des épées, j'ai trouvé ça super cool, mais en fait il travaille dans la commune de Swords, au nord de Dublin, dans un labo de chimie. J'étais un peu déçue.

Sur les conseils de Karine, ma collègue française qui a habité Dingle,
on emprunte la route secondaire vers la ville, la Connor Pass, et on s'arrête à la chute d'eau.
On laisse la voiture en bas et on grimpe des gros rochers. En haut un lac.




Un embouteillage.


Du dernier au premier plan : Ricardo, Sascha et Vedran.
Manque Alex, qui conduisait.

J'ai parlé des sonneries et numéros de téléphone la fois dernière. J'ai réussi à apprendre le mien très vite à force de l'écrire dix fois par jour dans mes mails pour les visites d'appartements. Mais je me le récitais en mettant les chiffres deux par deux, à la française ! (Il semblerait d'ailleurs qu'on soit un des seuls pays à présenter nos numéros sous cette forme). Ce n'était plus possible à l'oral, et il a fallu apprendre à le dire chiffre par chiffre, en les groupant en trois groupes de 3 - 3 - 4 chiffres. (C'pas clair ?).

Il ne faut pas le réciter deux par deux : 08 71 23 44 55 mais : 087 123 4455. Et là encore, pas à la française "zéro quatre-vingt-sept, cent vingt-trois, quarante-quatre cinquante-cinq"  (ou zero eighty-seven, a hundred and twenty-three, forty-four fifty-five).
Nononon, il faut dire : "zéro huit sept, un deux trois, double quatre double cinq" (ou plutôt zero (ou o) eight seven, one two three, double four double five).
087 étant l'indicatif des portables les plus récents, dont le mien. Par contre ceci n'est pas mon numéro, j'espère que je n'ai pas donné celui de quelqu'un d'autre !


Dingle, la rue principale.
Fungi, qu'on a pas vu :(
Dans un pub sur le port, pour se remettre d'avoir grimpé
jusqu'au lac de tout à l'heure (Padlers Lake).

Parlons justement public houses, les pubs, les bars, et la bibine. La Guinness est évidemment la bière reine, mais attention à ne pas la commander n'importe où, si vous en prenez dans tel bar où elle est réputée par terrible, vous passez pour un gros touriste, aïe. Ils aiment aussi beaucoup une pinte de Bulmers, qui est un cidre. Il y a aussi la Murphy's, plutôt dans l'ouest et le sud je crois. Dans les habituelles on prend souvent de la Beck's (pas cher), les habituelles Heineken et Carlsberg, et je viens de découvrir la Fischer, à l'odeur et la couleur de miel (oui, je sais, c'est alsacien, j'étais pas particulièrement portée bière jusque là). Enfin le demi se dit plutôt "a glass" que "a half-pint" en Irlande. Mais le plus important c'est qu'on ne se paye pas son petit verre chacun au comptoir : ça fonctionne par tournées. Si l'habitude de payer pour le bar entier s'est tassée, tout de même (jamais vu moi-même), on fonctionne toujours par tablée/groupe. Ne sachant pas comment ça marchait au départ, il se trouve que je n'ai rien payé du tout les deux ou trois premières fois que je suis sortie, oups. Et puis on attrape le coup très bien et on prend les commandes de sa table pour aller payer la prochaine. Pour savoir à combien de personnes vous devez offrir le verre, voyez qui était compris dans la tournée précédente et faites la même !


On va voir l'extrémité de la péninsule dans l'après-midi, mais le temps reste gris.
Le côté flou des photos vous donne une idée de l'humidité dans l'air.
Ne me demandez pas comment les moutons ne se cassent pas la gueule
ni comment ils sont arrivés là.


J'ai raconté dans un autre billet les feux de croisement, qui s'illustrent par leur inertie : il arrive qu'il se passe une dizaine de secondes sans mouvement aucun, où tout le monde est au rouge - à rendre fou un parisien - et sans qu'on puisse assurément savoir qui passera au vert ensuite. Le temps dévolu au vert piéton est terriblement court, quand on peut attendre plus d'une minute que les voitures "passent" enfin au rouge. Autre particularité des infrastructures : le long de la ligne de DART - dès qu'on sort du centre-ville où la voie ferrée est sur des ponts façon partie aérienne de la ligne 6 - on croise tout un tas de passage à niveaux ! Alors ça, finalement, ça me fait plutôt plaisir. Ca se trouve presque plus par chez nous, on a creusé des tunnels et bâti des ponts partout pour que tout se fluidifie bien. Ici non, non, tranquille, tu descends du DART et tu attends à la barrière avec tout plein d'autre piétons et des voitures et les gens en face pareil, voilà, et tu comprends que c'est pas si grave d'attendre deux minutes oh, faut prendre le temps des fois, on est en Irlande.

L'Oratoire de Gallarus, une curiosité, site historique, monument important
de la région.







Météo oblige : avoir probablement vu plus d'arcs-en-ciel en un an ici que pendant mes 25 premières années. Continuer à s'extasier un peu quand même. Comprendre le coup de la légende du pot d'or des Leprechauns au pied des arcs-en-ciel.


Le port de Dingle par éclaircie.

J'ai fait des essais de couleur.


Pour entrer dans le chapitre langage : entendre tout le monde jurer avec "Jesus" voire "Jesus Christ". J'ai entendu mes colocs dire ça pendant des mois en entendant toujours dans ma tête "Ne jurez pas Marie-Thérèse !" qui me donnait envie de pouffer de rire. L'idée que je puisse moi-même prononcer ce juron-là me paraissait impensable. Imparfait. C'est le seul que j'utilise depuis maintenant deux ou trois mois.
Variantes en Jeeze et Jaysus (djèïsus). Et quand la situation doit vous faire jurer un peu plus, le complet "Jeeeesus Christ!!".
Un autre tournure que j'ai attrapée plus vite, un de mes colocs l'utilise particulièrement donc j'y suis assez exposée, mais c'est très courant en général, consiste à rajouter "like" deux ou trois fois par phrase. Il paraît que ça vient de Cork, où ils seraient capables de dire "How are you like?", ces fous, mais c'est bien bien répandu à Dublin aussi.
 
On finit donc par prononcer des : "The eejit (variante orthographique de "idiot", pour se rapprocher de la prononciation) told me that and I was like "Jesus, like!"!"

Sur le chemin du retour vers Dublin, on passe dans le comté de Tipperary,
d'où viennent d'ailleurs mes colocataires.
Et on s'arrête à Cashel, où il y a un rocher où il y a un château.
Malheureusement les visites sont terminées depuis une heure ou moins.
On se contentera de faire le tour des remparts et d'escalader
ce qu'on peut comme des petits nenfants (enfin surtout moi).

Vous avez remarqué ? Quand j'aime bien mes propres photos, je les mets en plus grand, que vous puissiez me complimenter, des fois, si le coeur vous en dit, msieurdames.

Enfin j'aime bien les autres photos aussi hein. Les vraiment moches je les montre pas hein.

Donc voilà tout ce qu'on aura vu du château.
Enfin, dans le chapitre "L'Irlande c'est tout petit", outre le fait de croiser des gens qu'on connaît dans Dublin, j'expérimente actuellement le : être arrivée il y a 13 mois et avoir rencontré un député candidat à l'élection européenne, en privé, pas juste dans une distribution de tract. Parce que je chantais au récital de piano de ses enfants parce que je connais leur professeur parce que j'étais dans la même chorale qu'elle et que nous chantons aussi ensemble dans un petit groupe (pour un mariage prochain) avec aussi la femme du député et son frère (à elle). D'où j'étais chez le député samedi soir pour les 40 ans de son épouse. Qui qui fait son chemin en Irlande ?

samedi 10 mai 2014

Musique presque traditionnelle


J'étais jeudi soir 8 mai - qui n'est pas férié en Irlande, bande de fainéants, on a juste le premier lundi de mai, ça bosse ici - d'accord on a le premier lundi de juin aussi - au Grand Social, qui est l'un des bars-boîte-scène de musiques variées et autres activités que nous affectionnons.

On allait voir un groupe qui s'appelle This Is How We Fly, dont je n'avais encore vu que deux membres sur quatre, dans un drôle de spectacle sur les histoires de souris...
Ce groupe est constitué de deux Irlandais (au "fiddle" et à la clarinette), d'un suédois à la batterie (donc il joue avec une seule baguette, sa main gauche est en contact direct, et il a aussi des cloche(tte)s) et d'un danseur américain dans une autre partie rythmique qu'il assure avec les pieds, mais certainement pas comme un pied, j'adorerais danser comme ça :o)

Ca donne quelque chose de très très joli à voir, sans même compter sur le fait qu'ils ont l'air d'adorer jouer ensemble et qu'ils abordent d'immenses sourires tout au long du concert.

La vidéo qui me paraît la plus intéressante refuse de venir sur ce blog, dingue, en voici le lien, elle montre (et fait entendre) mieux le rôle du danseur.


Sinon, côté musique, j'ai donc intégré le choeur de la RTÉ en février (choeur philharmonique s'il vous plaît), et notre dernier concert de l'année, mon premier avec eux, est vendredi prochain au National Concert Hall, où je chanterai pour la troisième fois !

Au programme :
STANFORD Song of the Soul (European Premiere) 
ELGAR Enigma Variation (orchestral piece)
COLERIDGE-TAYLOR Hiawatha’s Wedding Feast from The Song of Hiawatha 

Looking forward to it!