dimanche 16 février 2014

Malahide, son château et les fantômes du château

Dimanche 26 janvier, nous avions résolu de changer d'escapade, et plutôt que d'aller à Howth, d'emprunter la deuxième branche de la ligne de DART pour nous rendre à Malahide.
Là nous attendait Alex, un anglais que je connais par le groupe Meet Up et qui habite dans ce(tte) riante bourgade/banlieue/village/port...
Déjà, il faisait beau, ça augurait bien.

En sortant de la station, l'église, et le beau temps.
Nous avons décidé de commencer par le château,
et passâmes les grilles d'un pas conquérant.

Un château donc, qui a appartenu à la famille Talbot de Malahide, dont le dernier baron, Lord Milo, est mort en 1973 après avoir pris grand soin du jardin en y apportant des espèces rares "pêchées" dans ses voyages diplomatiques, et dont la sœur, l'Honorable Rose Talbot, s'est retirée en Tasmanie dans une autre propriété familiale.
Un château près de Birmigham est toujours possédé par une branche cousine, ils vont bien merci.

Si comme moi vous vous demandez où est la Tasmanie...
(vous savez, le petit truc en-dessous de l'Australie) (enfin quand je dis petit)



Un château avec une grande salle à manger pour les petits-déjeuners familiaux, comme celui qui eut lieu le matin de la bataille de Boyne, dont 14 membres de la famille ne sont pas revenus. Un immense tableau de la bataille est suspendue derrière moi au moment où je prends la photo (le patriarche est revenu vivant du champ de bataille).

Dans un angle de cette salle à manger monumentale se trouve la bibliothèque tapissée de cuir délicatement peint, qui vient d'Espagne crois-je bien.
Puis une porte dérobée qui mène à un escalier dérobé qui mène à une galerie pour les musiciens dans la grande salle et une tour au-dessus, l'ensemble utile pour guetter et avertir, et d'où l'un des fantômes familiaux, Puck, continue de guetter les jolies blondes après s'être pendu de désespoir quand celle qu'il avait élue dans la vraie vie n'a pas retourné son amour.
Il y a aussi un autre fantôme qui cavale tous les 14 avril dans l'allée du jardin, paraît-il. 


L'ancêtre de la couverture pliable de l'iPad.
La porte par où sort le fantôme.


On avait commencé la visite par la partie médiévale originelle du château, couverte de boiseries sombres, élargie peu à peu, et très abîmé lors de la conquête et de l'occupation anglaise par Cromwell en 1649.
La seule sculpture religieuse qui n'a pas été détruite à ce moment-là, probablement ôtée et cachée par la famille, pense notre guide, est celle-ci :


Nous passons de là dans le petit salon (qui fait à peu près..., vous connaissez la chanson), d'où se détache une petite pièce ronde, le bureau de Lady Talbot, d'où l'on voit le cèdre du Liban et le chêne (?) qui rivalisent de splendeur dans le parc.


Pour vous dire que c'est des gens importants.
Et que la mode des souvenirs façon "j'y étais" ne date pas d'hier.
Nous passons ensuite dans le grand salon.
Un tapis monumental, un canapé avec deux places centrales pour les tourtereaux et deux places sur les côtés séparées par un panneau du même tissu pour les chaperons, de très belle pièces de mobilier, une table au-dessus de marbre peint par un maître italien qui n'a jamais voulu révéler son secret, un lustre bien comme il faut et de bien belles fenêtres.
Sur la photo qui suit, vous pouvez voir un panneau en tapisserie devant la cheminée. Il était utilisé par les femmes pour contrer la chaleur du feu et l'empêcher de faire fondre leurs maquillages, en grande partie composés de cire :D





Dans le coin de ce grand salon qui servait de salle de bal à l'occasion, la petite pièce appartenant à une tour d'angle avec un superbe parquet... où l'on déposait le pot de chambre.


Les Talbot est une famille d'origine française venue avec Guillaume le conquérant, avec plein de Richard dans leur généalogie, et dont la devise est Forte et Fidele (avec force et fidélité donc)(on a eu une discussion que le vocatif, tout ça).


Bref, un château quoi.


 Je m'y voyais bien.


On a seulement visité quatre pièces Un château avec des coins et des recoins, de fenêtres dérobées, de portes moyennâgeuses, de plantes à l'assaut des murs, tours d'où jaillissent arbres et buissons à moins que ce ne soit l'inverse. 





Le château possédait évidemment sa chapelle, son église même, qui à part le toit est resté solidement debout. Elle est entourée d'un vrai petit cimetière à l'anglaise, libre et à l'air désordonné, parfait pour amoureux du gothique et film d'horreurs.





En passant par les communs où l'on a déjeuné au chic Avoca (qui a sa boutique principale à Dublin) on peut ressortir de l'autre côté pour visiter les fameux jardins - qu'il faudrait revenir voir en saison plus propice, tout de même.




Tout un tas de serres (greenhouse) d'âges et de tailles différents, contenant tout un tas d'espèce que je ne connais pas. 



Le livret distribué à l'entrée nous décrit les espèces d'arbres que l'on trouve dans telle et telle partie du jardin. Soudain derrière cette belle serre victorienne, un jardin à la française, ou tout du moins un motif à la française bien symétrique qui détonne un peu dans ce vrai jardin anglais.



Une "folie", un tour d'agrément, se tient dans un coin du parc, veillant sur le jardin des herbes. Elle a été ensuite transformée en pigeonnier.
Il avait plu, ce jour-là. Bon d'accord, c'est l'Irlande, c'est pas un scoop.





 Avant de partir faire un tour dans la petite ville, boire un café pour éviter la pluie et parcourir le quai du port de plaisance, nous repassons de l'autre côté du château pour voir de plus près le fameux chêne à la forme très particulière, due au fait qu'on mettait alors des poids sur leurs branches pour leur faire toucher terre. Les épaisses premières branches de l'arbre sont donc dirigées vers le sol, où elles s'enfoncent presque, rampent et ont l'air d'enfin de s'échapper vers le ciel quand leurs branches secondaires s'y déploient, comme aspirant à l'air libre.





Entre branches torturées et mousseuses poussent les crocus.


Je n'ai pas de photos des divers chocolats chauds, thés, cafés et gâteaux commandés dans un petit café de Malahide pour nous réchauffer, mais tout ça était très bon.
Le port était très venteux, et on a rejoint la station au pas de course pour ne pas manquer le DART vers Dublin.

J'ai un dernier arbre, dans une rue résidentielle que nous avons parcourue pour rejoindre le centre.


Et pour finir, devant les communs du château, l'un des deux chiens en pierre qui rappellent que les Talbot (ici "the Talbots") ont été de grands éleveurs et avaient leur propre race, aujourd'hui disparue.



Bientôt, du football gaélique dans le stade de Dublin réservé aux sports purement irlandais, Croke Park.