dimanche 6 septembre 2015

Donegal, nous voilà ! (2)

Alors j'avais commencé à raconter notre périple dans le Donegal en mai ici.
Nous devions dormir le samedi soir à Falcarragh, mais Alex voulait auparavant voir les falaises de Slieve League. Vous vous en souvenez peut-être, ce sont celles qu'on était allé voir il y a deux ans avec les collègues, sur recommandation de notre logeur, au bout de kilomètres de petites routes qui avaient débouchées sur un fog digne du Londres victorien nous laissant à peine deviner les vagues de l'Atlantique au pied de la falaise, et certainement aucun "panorama" comme il était promis.

Heureusement il y avait eu un vendeur de glaces pour sauver l'affaire et on avait pris des photos marrantes avec sourires colgate devant l'épaisseur grise qui nous enveloppait.


Eh ben, croyez-le ou non, après un sacré détour pour aller revoir ces falaises et le panorama, c'était pire.
Ouais.
J'aurais pas pensé ça possible.
C'est-à-dire qu'on ne voyait même pas le début de commencement de mouvement d'eau au pied de la falaise. Ça aurait pu donner sur un ravin c'était pareil.
Et pis que ça : y'avait pas le marchand de glaces.
Plog.



Ensuite, on a dû filer plein nord pour arriver pas trop trop en retard chez le gars qui nous logeait.
"Filer" est en grand mot sur les routes irlandaises. Représentez-vous la Haute-Loire, en fait, voilà.
Mon estomac a manifesté des signes de rébellion certains après une demi-heure de route. Je suis repassée à l'avant de la voiture - et c'est vrai que ça aide, c'est dingue - et on a fini par arriver.

Dans mes communications par texto avec le gars pour organiser notre arrivée, comme son adresse sur le site d'airbnb était un peu vague j'avais demandé comme on allait trouver sa maison. Question à laquelle il avait répondu très simplement : vous ne la trouverez pas.
Bon.
En fait, elle était effectivement cachée en dehors du village en haut d'une colline, et on s'est retrouvés sur le parking du village puis on l'a suivi pour y arriver.

C'était tout à fait cosy.


Et je dois avouer que la vue valait le "rendez-vous sur le parking, j'aurai un van noir aux vitres teintées."


Nous partîmes plus au nord encore, et dans cette côte découpée par un hyperactif armé d'une perforatrice, on a choisi une péninsule au pif et on est allés voir.

Il ne faisait toujours pas très soleil, mais c'était beau quand même.

Mon appareil ne rend toujours pas bien les couleurs du lointain... C'était plus joli que ça.








Une "cabane" de guetteur... On s'est un peu demandé à quoi elle avait servi (avant, parce que maintenant vu les cigarettes et les canettes à l'intérieur on a une idée), jusqu'à ce que le mur arrière nous ramène dans des temps pas si lointain.

Ensuite, Letterskenny.
Qui a de jolies plaques d'égout (je prends les photos que je veux).




Une église un peu moins jolie... Une petite place avec des chaises de couleur face à cette sculptures d'enfants qui attendent.








Et puis nous sommes allés voir des vestiges datant de l'an 0 ou à peu près, Grianan Ailligh ou Grianan of Aileach. C'est un fort qui avait probablement une structure de bois (et de toile ?) pour le couvrir, et dont ne reste que le mur de base, circulaire, avec sa porte et des escaliers à l'intérieur. C'est très bien situé tout en haut d'une colline avec vue stratégique. Il y a semble-t-il eu restauration vers 1870 et les mecs ont mis du ciment sur les parties les plus hautes du mur... On n'y allait pas de main morte.


Toujours pas de soleil... 


Voici les escaliers intérieurs, qui ne sont pas disposés au même endroit à chaque étage, ce qui rend la montée encore plus fluide d'ailleurs car on n'a pas besoin de revenir sur ses pas.
Le dernier niveau n'a pas d'escalier, on n'est pas sensés monter sur le parapet quoi, il s'agit du dernier muret de protection.


La structure est entièrement ronde, couvrant donc la porte, ce qu'un petit chien facétieux sosie de Milou a très bien compris, qui a passé 5 minutes à courir autour et à faire demi-tour dès que son maître montait par un escalier puis par un autre en se déplaçant lui (le maître) à l'étage inférieur. Je n'ai pas de photo mais c'était hilarant.



L'église du village de Burt, au pied de la colline, est également fort élégante, dans un style plus récent.


Je ferai un dernier billet pour la ville de Derry / Londonderry euh, bientôt.

vendredi 12 juin 2015

Donegal, nous voilà ! (1)

(Pardon, le titre est sorti tout seul, c'est pas la blague de l'année).

Pour célébrer mon dernier concert de la saison le vendredi 22 mai - Elijah de Mendelssohn, chanté en anglais, dirigé par Paul Daniels himself! (Voici le lien) - un ami anglais qui habitait Dublin l'année dernière est venu écouter ça et on en a profité pour louer une voiture et passer le week-end dans le Donegal.


Du coup on a raté la liesse à Dublin à l'annonce des résultats du referendum sur le mariage gay et la soirée qui a suivi. Le lendemain sur Twitter en Irlande un des sujets du jour était #hangoverforequality :D 
Il semble que j'ai un truc pour rater les moments historiques... pour la finale du Mondial 98 on était à Londres, et à l'élection de FH en 2012 je suis arrivée place de la Bastille cinq minutes après la fin du discours.

Brefle, un de mes anciens collègues de g**gl* s'est joint à nous et a d'ailleurs conduit, et comme il est fan de "geo catching" (un jeu d'équipe sur smartphone qui consiste à "s'approprier" des points sur la carte considérés comme intéressants et auxquels il faut se trouver physiquement au moment où on se connecte) on a fait quelques détours qui se sont avérés plutôt intéressants.

Cette carte vous montre tout la région historique de l'Ulster.
Les comtés en rouge forment l'Irlande du Nord (qui appartient
au Royaume-Uni) et ceux en vert appartiennent à la République
d'Irlande.
Le Donegal c'est le comté tout en haut au nord-ouest. Il fait partie de la région de l'Ulster mais de la République d'Irlande et pas du Royaume-Uni/Irlande du Nord. La route  la plus courte pour y aller coupe tout de même par l'Irlande du Nord, et on y longe de beaux grands lacs. Vous me suivez ?

On s'est arrêtés pour petit déjeuner à Kells, d'où vient le livre du même nom, enfin c'est un peu plus compliqué mais en gros c'est là qu'il était avant Dublin, et on y a vu de bien belles croix celtiques et un paisible cimetière irlandais avec les pierre tombales de guingois qui semblent s'enfoncer de plus en plus dans la terre.
Le temps était au grand bleu.







Et on a donc dégusté du vrai petit-déjeuner irlandais dans un joli café plein de livres, où la patronne a eu une phrase étrange après nous avoir demandé si on voulait du thé : "Oh, go on!".
Heureusement qu'on voyageait avec un anglais : Alex nous a expliqué que c'est une référence à une série télé irlandaise immensément fameuse (ici), Father Ted.
C'est dire à quel point la série fait partie de la culture irlandaise : on peut donc vous en sortir une phrase hors contexte à 10h du mat un samedi en se faisant servir du thé.
Father Ted date du début des années 90 et raconte les aventures trois prêtres vivant sur une petit île. Ils ont une "housekeeper" pour tenir la maison qui veut toujours faire boire du thé à tout le monde et peut répéter "go on, go on, go on" pendant longtemps si ça résiste en face ;o)


Hop, juste un extrait d'une minute pour vous montrer :o)
(Du coup j'ai commencé à regarder la première saison, c'est drôlement irrévérencieux pour l'Eglise, et plutôt marrant)

Après Kells, Robert devait aller pointer pour son jeu de geocatching à un monument une dizaine de kilomètres plus loin, et ça valait le détour !
Un gars avec un peu trop de sous et un amour de la mer a fait construire en pleine campagne un phare. Un vrai phare à bateaux, superbe, au sommet d'une chtite colline.



On n'a pas pu y monter malheureusement, la photo ci-dessus est la vue depuis les premières marches extérieures.
Ils ont quelques antennes radio en haut maintenant. Et je n'ai pas retenu la date de construction, je chercherai. Il y a trois pas plus loin ce qui a été un des cimetières de la Grande Famine (1845-1852) qui vit l'Irlande perdre la moitié de sa population : un quart de morts un quart d'émigrés.

Nous avons repris la route vers le nord-nord-ouest et sommes entrés en Irlande du Nord - aucun signe particulier à part votre opérateur téléphonique qui vous souhaite la bienvenue au Royaume-Uni et les indications routières en miles. Plus de frontière physique depuis - je crois - les accords de 1998.

Le ciel s'est un peu couvert et on s'est arrêté à Enniskillen, ancienne ville de garnison où se trouvait un régiment irlandais de l'armée britannique.





Fac-simile d'un journal britannique du 4 novembre 1915 qui nous laisse entrevoir la pression exercée sur la population masculine pour s'enrôler dans les troupes de combats...

Je n'ai pas pris de photo de l'étendard du régiment, mais d'après les noms des batailles dans lesquelles ils ont été impliqués depuis 200 ans, ils étaient clairement le régiment qu'on envoyait au casse-pipe quand on sentait que les pertes seraient lourdes.
Vous remarquerez que sur le fort flotte un drapeau anglais et même pas l'Union Jack !

Juste à côté se tenait une compétition de cornemuse !! Avec kilts et tout, et compète de maniement du baton (pardon, je suis sûre que ça a un nom), trois nanas en train de faire des aller-retours sur une portion du champ et faisant des tours et des lancers que je ne réussirais pas avec un crayon et un juge très impressionnant. 




La compétition...
Le juge.


Et puis on a continué à filer vers le nord et obliquer à l'ouest - pris un thé ou une soupe dans la petite ville de Donegal, où le temps avait déjà bien foncé et mouillé.

Alex voulait absolument voir les falaises de Slieve League, où j'étais allée il y a deux ans avec des collègues - dont Robert d'ailleurs - pour un résultat plutôt... brouillardeux. Donc on a fait un détour avant de remonter plein nord pour retrouver notre hôte (vive airbnb) à Falcarragh.

Je vous raconterai dans un prochain épisode la suite de nos aventures !

Essai de couleur et mur de pierre à Kells.

Une capsule temporelle à Kells encore.

Pendant que les garçons cherchent une stèle pour le geo-catching
(le premier ayant contaminé le deuxième),
je regarde par une ancienne fenêtre au mur du cimetière...


Un chat dans les décombres...