mardi 19 juillet 2016

Chantez maintenant !

Pour prolonger mon billet sur le Jubilate Choir, voici donc le poster que nous avons offert à notre chef de choeur en partance pour Londres et espérons-le une grande carrière, pour qu'il se souvienne de ces années à faire répéter des amateurs ;o)


Travail d'équipe, car j'ai l'habitude de noter les citations les plus drôles ou absurdes de mes chefs de choeur depuis de longues années déjà, mais c'est quelqu'un d'autre qui me voyant faire récemment a pensé à les lui "offrir" pour son départ, en me suggérant de les envoyer à notre graphiste attitrée - qui chante dans le choeur et réalise déjà nos affiches.

Je peux assurer qu'elles sont toutes absolument véridiques !


jeudi 7 juillet 2016

Clare et le Burren (house rules!)

Oh j'avais oublié !

La maison qui m'avait été prêtée dans le comté de Clare (voir par ici, et par ) possédait ses "Rules of the House"... 

Signe d'une longue habitude d'avoir la maison occupée par tout un tas de gens différents, famille et amis, et d'un esprit pratique consistant à rappeler gentiment les règles avant plutôt que de râler dans le dos des gens après...

Des choses de bon sens sur les fenêtres, la machines à laver, le rappel de quelle cheminée ne marche pas, etc. Puis pour le départ ne pas oublier de défaire les lits, vider le frigo, ranger les jouets, fermer les fenêtres et (grand classique irlandais, ils en font même des coques de téléphone, si si) : éteindre l' "immersion" - qui est le système pour faire chauffer l'eau. 
Voui le chauffe-eau quoi, en fait, qu'on faisait chauffer qu'une heure par jour, puis toute la famille passe à la douche, j'imagine que c'est comme ça que ça se passait.
Et on en profite pour faire la vaisselle juste après, tant qu'il en reste ! (c'est du vécu)


Mais la règle de la maison la plus drôle était la numéro 9 : 

"ne laisser aucun paquets de céréales, riz, pâte ou autre trucàmanger qui attire les insectes, rongeurs, créatures amphibies, bestioles flippantes, gobelins, monstres ou la sorcière."


Thanks and safe home!


Vu à l'aéroport de Dublin - vous voyez bien que je n'invente rien !
C'est un vrai gimmick de la culture irlandaise.

jeudi 16 juin 2016

Bach, toujours

Juste pour vous raconter quelque chose d'actualité, pour une fois :

Pensez à moi dimanche soir, car je chante la Messe en si mineur de JS Bach, dans une église du sud de Dublin, avec un choeur qui s'appelle Jubilate et dont je fais partie depuis un an et demi à peu près (oui, je suis dans deux chorales - prenantes - en même temps).

Le chef d'orchestre a 22 ans et a fondé le bidule quand il en avait 16, pour s'attaquer à la Passion selon St Jean à l'époque, de Bach aussi.

J'ai rejoint en novembre 2014 pour l'Oratorio de Noël (de Bach encore), puis je suis restée pour Les Saisons (de Haydn, y a pas de chant dans celles de Vivaldi, si vous étiez en train de réfléchir), concert en avril 2015, puis pour Elijah de Mendelssohn (chanté en anglais) en novembre 2015, ensuite le Requiem allemand de Brahms, en mars 2016, et enfin, l'ultime, le dernier, le plus dur (c'est vraiment farci de pièges cette messe c'est atroce), le zénith, l'acmé, avant que le chef ne s'en aille parfaire sa formation en Angleterre et en Allemagne - parce que c'est pas en Irlande que tu vas te former à la direction d'orchestre, hein - Ze Messe en si mineur, de Bach forcément.


Au départ c'est un choeur constitué de paroissiens, monté à l'occasion d'un centenaire de leur église, qui ne savaient pas vraiment lire une partition, et ils constituent encore le coeur du choeur. Se sont greffés avec les années des gens plus rompus à la musique et au chant choral, mais ce n'est pas devenu du semi-pro, et avec mon petit niveau je suis une des plus solides (toutes les petites dames veulent se mettre à côté de moi, on a le fan club qu'on peut :P).
Mine de rien les répétitions vont vite, les gens bossent leur partie, je ne sais pas bien comment, et on a toujours produit des concerts de qualité, même si ça coûte cher, même si ça fait un peu peur à la trésorerie d'engager de bons instrumentistes, de payer un pianiste pour les dernières répètes, et même si le pupitre des basses nous a régulièrement donné des sueurs froides en répétition générale.
Killian (le chef donc), est très très enthousiaste et précis et très très bon à la direction (et au piano, au déchiffrage, en chant, un peu tout hein), et pour réparer les erreurs, tout ça, alors les gens suivent et se dépassent.

Ouais, on a une identité visuelle assez bath, je sais.
L'approche du concert reste un peu stressante, il reste toujours des erreurs, on sent que ceci ou cela pourrait potentiellement causer une catastrophe une désorientation passagère chez les basses, que les ténors ne font pas leurs nuances de manière très nuancées, que les sopranos baissent un peu sur la durée, tout ça tout ça. Mais c'est aussi beaucoup d'adrénaline et un sacré plaisir, qui s'est préparé pendant des mois d'effort, qui va durer deux heures, et que j'ai bien l'intention d'honorer et de construire avec les autres le plus précisément possible.

On avait notre dernière répète choeur seul ce soir, pendant trois heures. C'est pas parfait mais on commence à avoir une idée de l'ensemble. Demain l'orchestre que j'ai hâte de découvrir (des professionnels, tout comme les solistes, même si parfois encore étudiants officiellement). 

Pour faire ce concert dimanche soir à 20h, j'ai un avion dimanche matin pour rentrer de Berlin où une chouette copine-à-moi se marie samedi ; et en entendant l'oeuvre ce soir je me dis que j'ai pris la bonne décision. Pas une seconde je ne voudrais manquer de chanter ce concert, avec ce chef pour la dernière fois, avant qu'il ne s'en aille diriger des gens bien bien plus avancés que nous.

Allez, j'ai rebossé ma partie ce soir en rentrant, je suis au boulot demain matin et j'ai pris mon après-midi le temps de faire ma valise et mes préparatifs pour le mariage de samedi, et d'être en forme pour la répète avec orchestre du soir.
Taïaut.


Mise à jour au 20 juin
Une membre du choeur a réalisé cette petite vidéo très chouette pour montrer les dernières répétitions, jetez-y un oeil !


Le concert s'est très bien passé, même si ma voix fatiguée a commencé à lâcher un peu en deuxième partie, on est allés au pub après-coup pour oublier que c'est le dernier concert avec le chef, qui était lui-même assez triste dit-il, mais toujours de bonne humeur voire un peu surrexcité comme nous tous après un concert.
On a une petite goodbye party d'organisée cette semaine qu'il ignore, ça permettra de se redire au revoir et bonne chance...


jeudi 9 juin 2016

Clare et le Burren (2)

Hello!
Voici la deuxième partie de mon week-end dans le county Clare début janvier 2016, avec les photos de ma boucle au nord d'Ennistimon, où je passe dans le Burren. La première partie et ici.

J'étais basée là, et le deuxième jour j'ai pris plein ouest - toujours plus à l'ouest- et suivi la côte vers le nord.


 
Lahinch, à 4km à l'ouest de Ennistimon, connu des surfeurs, il faisait gris :



Ensuite j'ai poussé le plus à l'ouest possible - toujours plus à l'ouest - les nuages se sont poussés, et ça a été un peu féérique.
Les routes étaient tellement petites je pouvais m'arrêter au milieu pour prendre des photos ; à 40 à l'heure l'impression d'aller à toute berzingue, on fait coucou à tout ce qui passe, tracteur, piétons, veaux vaches cochons couvée... La voiture que j'ai croisée n'a pas répondu à mon salut, tssss, ces touristes, quels salauds.



Même quand c'est gris c'est beau :










(si, si, je vous ai fait grâce de quelques photos dans cette série, pour que ce soit pas trop répétitif :P)

Bon, donc, j'ai continué à remonter vers le nord, sur la côté, et suis allée au village de Doolin, semble-t-il connu pour sa vie musicale - enfin, y'a du bon traditionnel dans les pubs le soir, je pense hein.


Et si on tourne à gauche dans la rue du village, et qu'on va au bout, on arrive sur un bout de ce plateau karstique nommé le Burren, qui est bien beau, mais fort désertique, et avait semble-t-il été décrit en ces termes à Cromwell reconquérant l'Irlande au XVIIe siècle : " C'est un pays où il n'y a pas assez d'eau pour noyer un homme, pas assez d'arbres pour le pendre, pas assez de terre pour l'enterrer [...]"

Du coup il avait proposé aux Irlandais d'aller s'y faire voir : "en Connacht ou en enfer !" (quoique le Burren s'étende aussi sur le Munster, où je me trouvais d'ailleurs).

Cette photo-ci c'est juste pour les vagues :


Le Burren, donc, dont le nom vient du gaélique An Bhoireann, "le pays pierreux", nous dit Wikipédia, se présente sous la forme d'un plateau de pierres plates, qui s'érodent en formant des grandes dalles, et parfois tellement que ça fait plutôt feuilles d'ardoises rangées verticalement façon dossiers suspendus, tu vois ? 

J'avais des exemples de ça dans mes photos prises sur les îles d'Aran, qui pas loin de là au nord-est, que je posterai un jour... *sourire qui se veut rassurant*


Y avait un arc-en-ciel aussi, forcément :


Et un numéro de soutien psychologique comme on en avait vu aux falaises de Moher, des fois que ces paysages de fin du monde vous dépriment vraiment trop :


Et ensuite paf, le plateau :





Y a un peu d'herbe des fois quand même, faut pas pousser - enfin si - enfin bref :


J'essayais de prendre des photos pile au moment où les grosses vagues débordaient au-dessus, mais j'avais du mal.



Bon, et ensuite je reprends la voiture et vais plus au nord, vois une jolie plage (oui c'est l'Irlande, donc ça a beau être tout la même après-midi, il fait déjà plus soleil).



Des vaches qui ont pré avec vue sur la mer :


Puis je m'arrête à Ballyvaughan pour casser la croûte...
Ils ont une baie avec un poisson sur vélo qui flotte :



Et je me dis que les Tea & Garden Rooms ont une bonne tête, ce en quoi je n'avais pas tort.



En rentrant je dois faire quelques détours à cause de routes barrées car inondées, et il paraît que là-dessous c'était très beau, il y avait même une table d'orientation, mais plouf - Sur nous une nuit bleue brusquement tomba, boum.


Le lendemain sur la route de Dublin, j'ai refait un petit détour pour venir photographier (mal) ce château que j'avais aperçu la veille au soir et qui dans la nuit était bien impressionnant !
Il s'agit du Leamaneh Castle et il donne drôlement envie d'aller voir, mais ça a pas l'air trop autorisé.
Sa page Wikpédia, en anglais.



Ce sera tout pour mon petit tour de Clare, mais j'ai plein d'autres choses dans ma besace !

J'espère aussi vous faire un point sur la situation du droit à l'avortement en Irlande, qui est bien mauvaise, et de tout ce qu'on essaye de faire dans l'association de campagne ARC (Abortion Rights Campaign) dont je fais partie depuis un an.

lundi 2 mai 2016

Clare et le Burren (1)

Mes plus plates excuses pour le délai, je crois que je ne suis pas contente de mes photos - j'avais oublié mon appareil pour ce weekend et ai dû me servir de mon téléphone, qui n'est pas le meilleur pour les photos... Du coup je traîne !


Du 1er au 4 janvier 2016
on m'a prêté une maison dans le gros village, la petite ville (?), the town, de Ennistimon (ou Ennistymon, selon les panneaux).


Oui je sais on dirait que ça s'appelle Lahinch, mais Lahinch se situe en fait 4km plus à l'ouest, sur la côte (et est plus connu car spot de surf).

Comme vous pouvez le deviner, toutes les petites étoiles indique des endroits où je suis passée pendant le week-end. D'abord une boucle vers le sud : Spanish Point (où s'est échouée l'armada qui venait tenter de délivrer l'Irlande du joug anglican - entre catholiques fanatiques, faut bien s'entraider), puis Kilkee et Kilbaha ; avant de remonter par Kilrush et Ennis.
"Kil" en irlandais signifie "église". Vous voyez bien que j'avais raison plus haut.


Spanish Point, où le roi d'Espagne est passé en 1986.






Kilkee, où il y avait un vent pas possible...



Il faisait gris et mouillé, l'ouest de l'Irlande quoi - et en janvier en plus.
Le county de Clare subissait d'ailleurs à ce moment là de sévères inondations, je suis tombée sur quelques routes barrées, vu des grosses flaques en pleine chaussée et senti que la plupart des revêtements étaient absolument gorgés d'eau, ce qui fait un drôle d'effet.


Sur le port, toujours à Kilkee, un parcmètre contre vents et marées.

Ensuite je descends jusqu'au bout de la péninsule, à Loop Head, où il y a un phare qu'on ne peut pas aller voir de trop près. J'aurais bien fait le tour mais il a commencé à pleuvoir...





Sur la route sud de la péninsule, un panneau avec un poème "The Grave of the Yellow Men" (la tombe des hommes jaunes) raconte le vieux souvenir d'un bateau s'étant échoué ici, il y a bien bien longtemps, avec à son bord des hommes "jaunes", dont certains auraient survécu. Le panneau insiste aussi sur le fait qu'il faut se souvenir que l'Irlande n'a pas été si isolée qu'on a bien voulu le dire, et que ses habitants ne sont pas juste une "race de celtes" mais ont aussi été mêlés au reste du monde :o)

Carrigaholt






Je termine ma boucle sud en remontant vers Ennis, la "ville" du coin, qui est jumelée avec Saint-Paul-de-Fenouillet (si, si, on a un bled qui s'appelle comme ça), et avec des jolies peintures sur les murs :


Après tant de route, je rentre me réchauffer, car la maison à un poêle et c'est vachement chouette.


La maison a aussi de règles de bon sens pour qui l'emprunte, chauffage, aération, et :


"Ne pas laisser de boîtes de céréales, riz, pâtes ou autres choses à manger qui attirent les insectes, rongeurs, créatures amphibies, bestioles flippantes, lutins, monstres et la sorcière."

Merci bien ! XD

Allez, je mettrai les photos de la boucle au nord de la maison... bientôt !