vendredi 12 juin 2015

Donegal, nous voilà ! (1)

(Pardon, le titre est sorti tout seul, c'est pas la blague de l'année).

Pour célébrer mon dernier concert de la saison le vendredi 22 mai - Elijah de Mendelssohn, chanté en anglais, dirigé par Paul Daniels himself! (Voici le lien) - un ami anglais qui habitait Dublin l'année dernière est venu écouter ça et on en a profité pour louer une voiture et passer le week-end dans le Donegal.


Du coup on a raté la liesse à Dublin à l'annonce des résultats du referendum sur le mariage gay et la soirée qui a suivi. Le lendemain sur Twitter en Irlande un des sujets du jour était #hangoverforequality :D 
Il semble que j'ai un truc pour rater les moments historiques... pour la finale du Mondial 98 on était à Londres, et à l'élection de FH en 2012 je suis arrivée place de la Bastille cinq minutes après la fin du discours.

Brefle, un de mes anciens collègues de g**gl* s'est joint à nous et a d'ailleurs conduit, et comme il est fan de "geo catching" (un jeu d'équipe sur smartphone qui consiste à "s'approprier" des points sur la carte considérés comme intéressants et auxquels il faut se trouver physiquement au moment où on se connecte) on a fait quelques détours qui se sont avérés plutôt intéressants.

Cette carte vous montre tout la région historique de l'Ulster.
Les comtés en rouge forment l'Irlande du Nord (qui appartient
au Royaume-Uni) et ceux en vert appartiennent à la République
d'Irlande.
Le Donegal c'est le comté tout en haut au nord-ouest. Il fait partie de la région de l'Ulster mais de la République d'Irlande et pas du Royaume-Uni/Irlande du Nord. La route  la plus courte pour y aller coupe tout de même par l'Irlande du Nord, et on y longe de beaux grands lacs. Vous me suivez ?

On s'est arrêtés pour petit déjeuner à Kells, d'où vient le livre du même nom, enfin c'est un peu plus compliqué mais en gros c'est là qu'il était avant Dublin, et on y a vu de bien belles croix celtiques et un paisible cimetière irlandais avec les pierre tombales de guingois qui semblent s'enfoncer de plus en plus dans la terre.
Le temps était au grand bleu.







Et on a donc dégusté du vrai petit-déjeuner irlandais dans un joli café plein de livres, où la patronne a eu une phrase étrange après nous avoir demandé si on voulait du thé : "Oh, go on!".
Heureusement qu'on voyageait avec un anglais : Alex nous a expliqué que c'est une référence à une série télé irlandaise immensément fameuse (ici), Father Ted.
C'est dire à quel point la série fait partie de la culture irlandaise : on peut donc vous en sortir une phrase hors contexte à 10h du mat un samedi en se faisant servir du thé.
Father Ted date du début des années 90 et raconte les aventures trois prêtres vivant sur une petit île. Ils ont une "housekeeper" pour tenir la maison qui veut toujours faire boire du thé à tout le monde et peut répéter "go on, go on, go on" pendant longtemps si ça résiste en face ;o)


Hop, juste un extrait d'une minute pour vous montrer :o)
(Du coup j'ai commencé à regarder la première saison, c'est drôlement irrévérencieux pour l'Eglise, et plutôt marrant)

Après Kells, Robert devait aller pointer pour son jeu de geocatching à un monument une dizaine de kilomètres plus loin, et ça valait le détour !
Un gars avec un peu trop de sous et un amour de la mer a fait construire en pleine campagne un phare. Un vrai phare à bateaux, superbe, au sommet d'une chtite colline.



On n'a pas pu y monter malheureusement, la photo ci-dessus est la vue depuis les premières marches extérieures.
Ils ont quelques antennes radio en haut maintenant. Et je n'ai pas retenu la date de construction, je chercherai. Il y a trois pas plus loin ce qui a été un des cimetières de la Grande Famine (1845-1852) qui vit l'Irlande perdre la moitié de sa population : un quart de morts un quart d'émigrés.

Nous avons repris la route vers le nord-nord-ouest et sommes entrés en Irlande du Nord - aucun signe particulier à part votre opérateur téléphonique qui vous souhaite la bienvenue au Royaume-Uni et les indications routières en miles. Plus de frontière physique depuis - je crois - les accords de 1998.

Le ciel s'est un peu couvert et on s'est arrêté à Enniskillen, ancienne ville de garnison où se trouvait un régiment irlandais de l'armée britannique.





Fac-simile d'un journal britannique du 4 novembre 1915 qui nous laisse entrevoir la pression exercée sur la population masculine pour s'enrôler dans les troupes de combats...

Je n'ai pas pris de photo de l'étendard du régiment, mais d'après les noms des batailles dans lesquelles ils ont été impliqués depuis 200 ans, ils étaient clairement le régiment qu'on envoyait au casse-pipe quand on sentait que les pertes seraient lourdes.
Vous remarquerez que sur le fort flotte un drapeau anglais et même pas l'Union Jack !

Juste à côté se tenait une compétition de cornemuse !! Avec kilts et tout, et compète de maniement du baton (pardon, je suis sûre que ça a un nom), trois nanas en train de faire des aller-retours sur une portion du champ et faisant des tours et des lancers que je ne réussirais pas avec un crayon et un juge très impressionnant. 




La compétition...
Le juge.


Et puis on a continué à filer vers le nord et obliquer à l'ouest - pris un thé ou une soupe dans la petite ville de Donegal, où le temps avait déjà bien foncé et mouillé.

Alex voulait absolument voir les falaises de Slieve League, où j'étais allée il y a deux ans avec des collègues - dont Robert d'ailleurs - pour un résultat plutôt... brouillardeux. Donc on a fait un détour avant de remonter plein nord pour retrouver notre hôte (vive airbnb) à Falcarragh.

Je vous raconterai dans un prochain épisode la suite de nos aventures !

Essai de couleur et mur de pierre à Kells.

Une capsule temporelle à Kells encore.

Pendant que les garçons cherchent une stèle pour le geo-catching
(le premier ayant contaminé le deuxième),
je regarde par une ancienne fenêtre au mur du cimetière...


Un chat dans les décombres...