samedi 1 juin 2013

Au concert avec le président

Hier 31 mai, vendredi soir, concert night.

Pour l'instant à de rares exceptions près je suis tous les vendredis au National Concert Hall qui se trouve au sud-est du parc Saint-Stephen's Green. La programmation est plutôt bonne mais bon, j'ai bavé avec envie hier soir sur le programme de la saison prochaine de l'Opéra Comique... pas d'opéra ici.
Oui je sais, je pourrais en profiter pour m'intéresser à autre chose en matière de culture, j'entends bien. Mais quand même.
Donc hier soir programme russe : concerto pour piano n°1 de Tchaïkovski (Kirill Gerstein au piano) et la symphonie n°5 de Chostakovitch.
Je viens retirer mon billet sur place, le collègue intéressé par la musique classique n'avait pas voulu venir ce soir (fauché qu'il est) et je suis sensée retrouver des gens d'un groupe du site Meet Up, mais je ne les reconnais pas au point de rendez-vous.

J'ai pas trop le temps d'ailleurs, ici les représentations commencent à l'heure. Non mais, on est pas en France tout de même. Et donc 8pm, ça veut dire que l'orchestre s'installe, voire est installé, à 8pm sharp.
Donc dix minutes avant il y a une annonce, grouillez-vous d'aller à vos places, on ferme les portes dans cinq minutes. Pas de petite cloche comme nous tranquillement tintinnabulante qui t'indique que, quand tu veux, tu peux te mettre à chercher ta place.
Une autre annonce cinq minutes avant. 
Et une troisième annonce pour les portables, les appareils photos et... les issues de secours avant qu'on commence.

En entrant dans la salle j'avais entendu derrière moi des applaudissements dans le foyer, tiens, il y a de la célébrité ce soir.

L'orchestre est installé, le premier violon entre (Alan Smale), grande salve d'applaudissement, il prend sa retraite officielle ce soir.
Le chef entre (Alan Buribayev) et donne le départ des percussions. Alors que le pianiste n'est pas entré sur scène. Ça n'a pas de sens, il viendra après, quand il joue, pendant le morceau ??
Ma réflexion dure une seconde. Sur le balcon à ma droite des gens se lèvent. Toute la salle se lève. Et la porte du balcon s'ouvre pour laisser passer une délégation d'hommes qui remontent le couloir jusqu'à un décrochement à la balustrade duquel est pendue une tapisserie jaune et noire représentant une lyre.
La salle applaudit chaleureusement, le personnage principal de l'histoire a l'air d'être un petit monsieur enrobé au visage rouge, aux cheveux blancs et longs autour du crâne, qui sourit à la salle. Le chef lance ce qui doit être l'hymne national. Ça ne chante pas mais une dame au balcon a la main sur le chœur. (mon coloc m'explique ce matin que l'hymne a bien des paroles, mais en irlandais, bref en gaélique, dont la maitrise par une bonne partie de la population est inférieure à celle qu'ils ont du français, qui est déjà très mauvaise).

Ces émotions passées le concert peut commencer, le pianiste entre effectivement avant que ne démarre le Tchaïkovski et comme j'avais judicieusement choisi ma place j'ai une vue parfaitement dégagée sur ses mains, c'est génial.
Le Chostakovitch est très poignant aussi, je ne l'avais jamais entendu je crois, on entend toujours l'ironie qu'il y met, le finale optimiste et joyeux doit être compris comme "une réjouissance forcée, créée sous la menace. Comme si quelqu'un vous battait en disant "votre boulot est de vous réjouir, votre boulot est de vous réjouir", et que vous vous leviez en chancelant et murmuriez "notre boulot est de se réjouir, notre boulot est de se réjouir". 
C'est ce que dit le programme, qu'il faut acheter 4 € et que m'a hier soir offert ma voisine.
C'est d'ailleurs à elle qu'à l'entracte j'ai demandé qui était ce monsieur là-haut qu'on avait applaudi. "The président" of course !

Je me suis dit que si un étranger vivant en France n'avait pas été capable de reconnaître le président dans une salle de concert ça m'aurait fait un drôle d'effet. Renseignez-vous sur le pays où vous vivez bon sang.
Ben voilà, je l'ai fait :D
Tiens c'est lui le président, Michael D. Higgins.

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