lundi 8 septembre 2014

Surfez maintenant !

Mi-août, ma copine polonaise Kasia me dit tiens, j'organiserais bien un week-end de surf, ça te dit ?
Bof.


Essayer de tenir debout en adoptant une attitude bravache, un sourire colgate et des dreadlocks blondes sur l'océan gelé de la côte ouest irlandaise, rebof. Je m'y vois pas du tout.
C'est pour les ploucs, le surf. Ou les gens qui veulent se la péter. Bref, pas pour moi.
Sans compter que ça doit être fatiguant.


 

Le surf, c'est un grand truc ici. Mon ancienne collègue Karine y va presque tous les week-ends en été, avec compagnon et enfants, le van, les combinaisons, les planches, la tente de camping, on file plein ouest ou nord-ouest, il y a le choix tout au long de la côte Atlantique, plein de "spots" pour rencontrer les vagues. Mon ancien manager a essayé aussi l'année dernière, et puis ma nouvelle coloc avec des copines, il y a un mois. Ca a l'air d'être une banale activité du week-end, tranquille. Facilitée par le fait que l'Irlande est traversable en quelques heures, donc même de Dublin on peut aller passer le week-end de l'autre côté.
Du coup, je me radouci un peu dans mon attitude toujours premièrement méfiante, récalcitrante et refusante.
Je signe, hop, allez, pourquoi pas ! comme dirait Lafayette.

On devait initialement aller à Lahinch, côte ouest, au sud de Galway et tout près des fameuses Cliffs of Moher que j'ai enfin vues début août avec mon papa (qui est revenu cette année, si si, c'est-à-dire qu'il a repris l'avion, réservé une chambre pour une semaine - ou plutôt fait faire tout ça par Number Three - a préparé des affaires dans un sac à dos, tout ça. Et une fois ici il a fait la moitié de l'Irlande à pieds et m'a fait dîner au restaurant tous les soirs, donc 5 soirs dans le même. Sur 7. Je me plains pas vraiment mais ça devenait un peu embarrassant quand même) mais on est finalement allées à Bundoran, au nord-ouest, on roule d'ailleurs en Irlande du Nord pendant quelques dizaines de kilomètres pour y aller, c'est plus court, et ça permet de recevoir un gentil texto de son opérateur téléphonique qui vous souhaite de bonnes vacances et vous informe des conditions d'utilisation au Royaume-Uni.
Bundoran ça tombait bien, c'est justement là qu'était Karine ce week-end là, on s'est retrouvées sur la plage en combi, c'est rigolo. Et ça permet de vérifier ce truc improbable mais vrai : l'Irlande c'est vraiment tout petit : il y a TOUJOURS quelqu'un qui connaît quelqu'un d'autre. L'irlandaise avec qui je voyageais en plus de Kasia a retrouvé au club qui nous donnait les leçons de surf une nana qu'elle avait rencontrée il y a sept ans en Australie. Ils sont fous ces Irlandais.




Brefle, on se dématine samedi, ce qui n'était pas trop pour me plaire, on retrouve Dee (diminutif de Deirdre, qui se prononce dirdra comme je vous le racontais précédemment ;o)), on se paume à peine sur le trajet et on est au club de surf vers midi.
Présentations, explications, on ne loge pas ici parce que c'est complet mais dans un B&B à 5 minutes de route, 15 à pied, belle et grande maison très calme tenu par un couple qui a apparemment eu six filles d'après les photos, donc plein de chambres et de salles de bain... 
Retour au club de SurfnTurf pour 14h. On nous présente notre instructeur pour aujourd'hui, Eoin (comme mon coloc), qui nous distribue gracieusement combinaisons ("wetsuit") et T-shirt bleus au nom du club pour être repérables, il en porte un rouge lui-même.
L'enfilage d'une combi c'est déjà tout un poème. Mais enfin après entortillages et entraide, nous voilà prêtes. On sera accompagné d'un couple allemand qui fait déjà du surf depuis le début de la semaine et aura moins besoin de supervision que nous.
On part jusqu'à la plage de surf - plus loin que la plage principale dédiée à la baignade et au plongeon depuis les falaises, paraît-il, à marée haute, on est pas allées voir - en 4x4 aux couleurs du club et à la conduite brusque, les banquettes arrières recouvertes de plastique étanche, tu comprendras au retour.


Une fois sur le parking les planches de surf sont descendues du toit ou bien de la remorque qui est déjà là - les gars passent la journée à faire des allers-retour, et on descend sur la plage par un chemin assez raide.
Là, petit cours, trucs, astuces et techniques pour avoir une chance de se mettre debout sur la planche. Le gars nous explique que lorsqu'on est allongé, au début, il faut avoir les doigts de pied qui dépassent à l'arrière, mais pas plus. On pagaie avec les bras pour avancer un peu quand la vague va nous prendre, et là on agrippe la planche avec les mains en les plaçant juste en dessous des épaules, on redresse le torse et on vient se mettre à genoux avant de se redresser, un pied devant un pied derrière. 
On s'aperçoit mine de rien que les filles mettent le pied gauche devant et moi le droit - comme le prof d'ailleurs.
Allez, on attrape sa planche comme il faut, on la tire jusqu'à l'eau, on ne crie pas en mettant les pieds dedans - oui on est pieds nus, il paraît que c'est plus facile pour sentir la planche et réussir à se mettre debout. Kasia, qui a fait du surf pour la première fois au Portugal il y a un mois, trouve que l'eau est bien meilleure ici !
On avance dans l'eau, le fond est tout sablonneux et plutôt très plat, c'est agréable, on ne se retrouve pas à ne plus avoir pieds. L'eau entre doucement par en bas puis un peu en haut de la combi pour faire cette couche protectrice qui nous tiendra chaud empêchera de geler, frissons.
On se place pour attraper sa première vague, le prof alternera entre nous trois pour tenir la planche et nous "lancer" avec la vague.
La toute première vague je crois que j'ai à peine réussi à me soulever sur la planche et j'ai eu un gros moment de panique : je sais que j'ai pas bien de force dans les bras, mais j'aimerais bien ne pas passer le week-end dans la situation humiliante de la nana qui n'arrive même pas à se relever, sans parle de passer en position agenouillée ni même debout. Légère honte. Et plaisir gâché.


Et puis je pige je sais pas quoi avec les jambes, que j'arrive vite à ramener pliée entre mes bras, bien au milieu de la planche comme le monsieur a dit pour ne pas perdre l'équilibre ni sur l'avant ni sur l'arrière ; ni sur les côtés évidemment.

La sensation au moment où la vague arrive par derrière, soulève la planche et vous fait glisser sur l'avant est déjà grisante, tout le corps se soulève et se précipite, c'est génial. Et alors une fois que bien agenouillée, j'ai pu, en prenant un peu mon temps, poser pied droit puis pied gauche et tenir debout - assez vite finalement, j'étais super fière ! - c'est magique.



Bon, là c'est pas tout, mais il est 23h30, ça bosse demain, je vous raconterai la suite bientôt !


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