samedi 4 mai 2013

16 avril fin de journée.



   Après avoir repéré la rue où je travaillerai, je remonte vers le nord et passe la Liffey sur le beau pont-harpe, qui s'appelle officiellement le pont Samuel Beckett. Me voici dans les arrondissements impairs, au nord. Ils sont censés être moins cossus, en tout cas plus animés. Je croise des élèves en uniforme mal ajusté, ça doit être l'heure. Pour l'instant je traverse des rues plus résidentielles et un peu moins chiadées, plusieurs maisons sont barricadées, abandonnées. Je ne suis plus très au point sur la route que je suis, plaisir d'avancer comme on veut, fatigue et poids de l'ordinateur sur mon dos. Je ne comprends rien au fonctionnement des feux, surtout des feux piétons. Y a-t-il au moins une logique ? C'est assez pénible, faut-il passer au rouge ? Quand on a passé plus d'une minute à attendre pour rien on se lance souvent, et c'est parfois à ce moment précis que ça devient dangereux... 
Sinon je suis presque déçue de voir à quel point je ne suis pas dépaysée. Pour l'instant ça ressemble beaucoup beaucoup trop à Londres. Les bâtiments, les jardins, la chaussée, les indications et panneaux routiers, il y a les mêmes bandes jaunes et les "look right" "look left" qui me sont assez utiles je dois dire, quoique je sois toujours occupée à surveiller les feux.
Les boîtes au lettres sont juste repeintes en vert mais c'est les mêmes. Même les poubelles sont les mêmes, c'est dire (bon, pas toutes).
16h30 texto de Larragh, elle est chez elle, j'avoue que ça me convient, j'ai mal aux pieds ! Je me retrouve sur la carte, je suis plus au nord que je ne le pensais, on redescend. D'autres rues commerçantes, un théâtre, la large O'Connel Street avec le Spire, nouvelle épine qui crève le ciel de Dublin. Parnell Street, Capel Street que je descends jusqu'à la Liffey, où le vent se fait de nouveau fortement sentir ! Je traverse le fleuve, rive sud, me retrouve au bout de Dame Street et vais récupérer mon sac.
Larragh descend dans la cour de son immeuble pour m'accueillir et m'aider surtout à monter les trois étages sans ascenseur, et ce n'est pas du luxe.
Son appartement est gentiment biscornu, au dernier étage, il y a une porte-bibliothèque entre le salon et la cuisine. La cuisine a l'air d'être celle d'un navire avec deux bancs autour de la table devant une grande fenêtre sur le ciel, position idéale. On s'y installe pour une grande discussion et elle nous fait des burger végétarien qui tombent bien pour mon estomac creux. Nos échanges durent longtemps et le soir tombe dans le vent, puis elle doit travailler pour ses prochains devoirs à rendre (elle a quelques années de plus que moi mais a repris le "college", donc la fac, en marketing tout en travaillant de chez elle en parallèle. Et je tombe juste à une période chargée, en plus des examens qui arrivent). J'installe ma nouvelle carte SIM irlandaise, qui fonctionne très bien, et prépare mes visites du lendemain pendant qu'elle travaille.
Franciane, sa colocataire française, chimiste dans je ne sais quel laboratoire dépendant du Trinity College, rentre vers 21h30. Nous avons évidemment plein d'informations à échanger, enfin c'est-à-dire qu'elle a plein d'informations qui peuvent m'intéresser pour la partie démarches-à-faire-pour-un-français-à-Dublin. Elle me raconte sa propre arrivée, m'assure que je pourrai rester chez elle tant que j'en ai besoin, que les premiers appartements qu'on visite servent aussi à évaluer ce qui existe, comme ça se passe, quels sont les normes, les standards. La discussion dure encore une fois longtemps, et nous appelons finalement Larragh à la rescousse quand on en est à placer sur le plan les visites que j'ai demain, que pense-t-elle du quartier, que veut dire "odd dinner parties" dans telle annonce...

Je finis par m'installer dans le canapé, un peu mou mais finalement confortable, sans avoir vraiment pu caresser le chat qui n'a l'air d'avoir d'yeux que pour sa maîtresse.


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